C’est quoi le Raku ? Technique de poterie et céramique japonaise
Le raku est une technique étonnante et fascinante de cuisson de poteries, originaire du Japon. Cette méthode se distingue par son processus de cuisson rapide et par les effets visuels uniques qu’elle produit, rendant chaque pièce véritablement incomparable. Originaire de Corée, le raku a été adopté et perfectionné au Japon à partir du XVIe siècle, notamment par le potier Tanaka Chôjirô. Utilisée principalement dans le contexte de la cérémonie du thé, cette technique incarne les idéaux de simplicité et de naturel du concept japonais de wabi-sabi. Au XXe siècle, le raku s’est popularisé en Occident grâce au céramiste britannique Bernard Leach. Aujourd’hui, il demeure une pratique prisée parmi les artistes et les amateurs de céramique, captivés par ses propriétés esthétiques distinctives. Cet article vous guidera à travers l’histoire, le processus de fabrication, la particularité des cuissons et les outils nécessaires pour maîtriser cet art ancestral. Quelle est l’origine et l’histoire du raku ? Le raku trouve ses origines en Corée avant d’être introduit au Japon au XVIe siècle. C’est le potier Tanaka Chôjirô qui a popularisé cette méthode. Ses bols, souvent de couleurs sombres comme le rouge ou le noir, étaient prisés pour les cérémonies du thé, reflétant les valeurs de sobriété et de simplicité du concept wabi-sabi. Origines coréennes et introduction au Japon La technique du raku est née en Corée, où elle a été utilisée pour la fabrication de céramiques. Lors de l’invasion japonaise de la Corée, les techniques céramiques coréennes ont été importées au Japon. C’est à Kyoto que le raku s’est développé sous l’influence de Tanaka Chôjirô. Rôle de Tanaka Chôjirô et influence sur la cérémonie du thé Tanaka Chôjirô, un potier réputé, a été mandaté par le maître de thé Sen no Rikyū pour créer des bols spécifiques pour la cérémonie du thé. Le choix du raku était motivé par sa simplicité et sa capacité à matérialiser l’idéal esthétique du wabi-sabi. Les bols de Chôjirô, caractérisés par leurs teintes sombres et leurs formes organiques, ont marqué un tournant dans l’art céramique japonais. Fun fact : Le terme « raku » signifie « plaisir » ou « jouissance » en japonais, un nom donné par le seigneur Hideyoshi Toyotomi en reconnaissance du travail de Chôjirô. Introduction du raku en Occident par Bernard Leach Au début du XXe siècle, Bernard Leach, un céramiste britannique, a découvert le raku lors de son séjour au Japon. Fasciné par cette technique, il a rapatrié et adapté le raku en Europe, contribuant à sa diffusion mondiale. Leach a ainsi ouvert une nouvelle ère pour le raku, le faisant connaître et adopter par de nombreux céramistes occidentaux. Grâce à cette introduction en Occident, la technique a évolué pour inclure de nouvelles méthodes d’émaillage et de refroidissement, enrichissant encore davantage son répertoire esthétique. Comment se prépare une pièce en raku ? La préparation de pièces en raku commence par le choix de l’argile, généralement chamottée, qui est essentielle pour résister aux chocs thermiques sévères de cette méthode. Le processus de modelage exige une grande précision pour éviter la formation de fissures ou de ruptures pendant la cuisson rapide. Sélection et préparation de l’argile chamottée L’argile chamottée, qui contient des particules de chamotte (souvent du sable), est idéale pour le raku. Cette composition permet à l’argile de supporter les hautes températures et les chocs thermiques sans se fissurer. L’artisan choisit une terre particulièrement résistante et prépare une masse homogène avant de commencer le modelage. Techniques de modelage spécifiques au raku Le modelage d’une pièce en raku se fait par tournage, moulage ou modelage manuel. Le tournage est souvent utilisé pour des bols et des pots. Le moulage permet de reproduire des formes détaillées. La pièce doit être façonnée de manière uniforme pour éviter les tensions inégales qui pourraient provoquer des fissures lors de la cuisson. Les jointures doivent être bien soudures pour garantir l’intégrité de la pièce. Séchage et première cuisson (biscuitage) Le séchage est une étape cruciale qui doit se faire lentement pour éviter les fissures. Selon la taille et l’épaisseur de la pièce, cette période peut durer de quelques jours à plusieurs semaines. Une fois la pièce séchée, elle subit une première cuisson dite de biscuitage à environ 980°C. Cette cuisson initiale renforce la pièce, la rendant prête pour l’émaillage et la cuisson raku proprement dite. Information complémentaire : Veillez à maintenir une humidité stable dans l’atelier durant le séchage pour éviter des variations rapides qui pourraient endommager votre œuvre. Comment se déroule la cuisson raku ? La cuisson raku se distingue par sa rapidité et le choc thermique que subit la pièce. Contrairement aux cuissons de céramiques traditionnelles, le raku exige que la pièce soit sortie du four encore incandescente. Ce processus crée des effets uniques et imprévisibles sur l’émail et l’argile. Explication du processus de cuisson rapide La pièce, une fois émaillée, est placée dans un four à raku et portée à une température de maturation de l’émail, entre 800 et 900 degrés Celsius, pendant environ 1 à 1,5 heure. Une fois que la température est atteinte, la pièce est retirée du four alors qu’elle est encore incandescente. Importance du choc thermique et effets sur l’émail En sortant la pièce incandescente du four, l’artisan provoque un choc thermique entre l’intérieur encore chaud de la pièce et l’air ambiant plus frais. Ce choc thermique engendre des rétractions différentes entre l’émail et l’argile, produisant les craquelures caractéristiques du raku. Avertissement : La manipulation des pièces incandescentes nécessite des outils appropriés, comme des pinces raku et des gants résistants à la chaleur pour éviter les brûlures. Variantes de refroidissement et résultats attendus Après la sortie du four, les méthodes de refroidissement varient selon les effets recherchés : Enfumage : La pièce est placée dans un matériau inflammable, comme de la sciure de bois ou de la paille, ce qui produit des réductions et des effets d’enfumage uniques. Refroidissement à l’eau : Plonger la pièce dans de l’eau permet un refroidissement rapide et accentue les craquelures de l’émail. Refroidissement à l’air libre : Laisser la pièce refroidir à l’air … Lire la suite